Faisant référence à quelques remarques entendues ici ou là, ( « A March’Equitable, c’est cher »), la Feuille de Chou de septembre devait aborder le thème des prix, en comparaison avec ceux pratiqués dans d’autres enseignes ( la publicité comparative est autorisée depuis 1992, à condition d’éviter tout dénigrement, de comparer des biens et services similaires et de ne pas créer de confusion).

Au hasard des rayons de deux grandes surfaces de Montmorillon et de ceux de March’Equitable, la semaine du 12 au 16 septembre, j’ai constaté que, si les prix pratiqués dans notre point de vente étaient plus élevés, ce n’était pas le cas de TOUS les prix. Et cela ne signifiait pas forcément « beaucoup plus élevés ».

Je me suis alors interrogée. Quant on parle de prix, que compare-ton, au juste ?

D’un produit ( et de la personne qui travaille pour que nous l’achetions), d’un circuit de vente (et des gens qui le font tourner), et d’un prix final ( donc,de nous et de notre pouvoir d’achat, mais aussi de nos choix d’achat).

1. Le produit :

En grande surface, la mention le qualifiant n’est pas toujours explicite sur sa provenance, la mention « En France » restant floue. Pour la viande, le lieu et le nom du producteur peuvent être affichés (c’était le cas). Lorsqu’on évoque le « Bio », de quel bio parle-t-on ? Quelles sont les conditions de productions réelles (par exemple hors sol, comme les tomates du sud de l’Espagne qui poussent dans un substrat ) ? Dans quelles conditions les salariés travaillent-ils ? Qu’en est-il de l’empreinte carbone de ce qu’on nous propose ?

A March’Equitable, la production peut être plus chère effectivement, soit parce qu’il y a davantage de travail manuel (désherbage en bio, par ex), ou parce que le rendement à l’hectare est moins important. Mais aussi parce que le volume écoulé est moins important. En revanche, la traçabilité est claire : les produits sont locaux, c’est-à-dire qu’ils proviennent des environs de Montmorillon pour la plupart (Pas le vin, évidemment ! ). Vous pouvez rencontrer un certain nombre de producteurs au magasin, leur poser des questions sur leurs façons de produire.

Enfin, grand plus, leur travail est mieux rémunéré. Et ils sont heureux de vous proposer ce qu’ils produisent.

2. Le circuit de distribution :

Dans les Grandes surfaces, plusieurs intervenants prélèvent leur marge, et, d’après une enquête d’UFC QUE CHOISIR, les marges sur les produits BIO sont plus importantes que sur les produits conventionnels. Pour March’Equitable, il n’y a qu’un seul intermédiaire, l’association de producteurs investit dans le magasin, dans le circuit de distribution. Ils ont choisi, en accord avec un groupe de consommateurs, de proposer leurs produits en « circuit court », dans le sens premier de ce terme, c’est-à-dire que pour la moitié d’entre aux au moins, ils viennent des alentours de Montmorillon ( et non de l’autre bout de la France, voire de plus loin, puisque selon le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation, Le circuit court est «un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire ». Dans notre cas, il est même possible, certains week-end, de visiter les fermes !

3. Enfin le prix.

Qui questionne notre capacité à acheter, mais aussi à consommer différemment. Quid d’accepter un produit plus cher, de meilleure qualité (du produit et de production), en consommer moins en quantité et en fréquence… Bref, « consommer différemment », changer ses habitudes et ses réflexes de consommation immédiate… Moins de viandes, une alimentation plus végétarienne ou végétalienne? Mais ceci sera peut-être le sujet d’un prochain thème !

Chantal , Stéphanie et Elie