Les vignes du château Peulourde se trouvent à proximité de la butte de Launay, point culminant de l’Entre Deux Mers et paradis des botanistes pour la diversité incroyable des variétés de jonquilles, anémones et orchidées sauvages qui y fleurissent au printemps. On dit que Dieu aurait jeté sur ce plateau de Soussac tout ce qu’il lui restait de semences de fleurs.

En 1898, mon arrière-arrière-grand-père achète les premières parcelles de vignes au comte De Monlaur. Je suis donc la cinquième génération de viticulteur à exploiter ce vignoble familial.

Aujourd’hui, j’exploite 40 hectares de vignes AOP Bordeaux, vinifiés à la cave coopérative de Landerrouat Duras Cazaugitat. Je suis très investi au sein du conseil d’administration.

En 2010, j’ai pris la décision de convertir mon exploitation en agriculture biologique. En 2013, après 3 ans de conversion, nous avons dégusté notre premier millésime AB. Et cette année, nous devrions également obtenir la certification HVE3 (Haute Valeur Environnementale).

Conduire un vignoble en AB amène à ne pas utiliser de produits de synthèse (chimiques) pour lutter contre les champignons qui agressent la vigne (mildiou et oïdium) et l’herbe qui concurrence la plante. J’utilise donc le soufre et le cuivre contre les maladies et travaille le dessous des rangs de vignes (‘’cavaillon ») pour limiter la concurrence de l’herbe.

En complément des exigences AB, nous mettons en place des engrais verts, c’est-à-dire que nous semons différentes variétés de végétaux (avoine, vesse et féverole) qui nous apportent de la matière organique, concurrencent les mauvaises herbes et favorisent la biodiversité.

Les vendanges, elles, sont mécaniques depuis de nombreuses années (je partage une machine à vendanger en co-propriété avec 2 cousins qui ont des exploitations de grandeur équivalente). Nous choisissons les dates de récolte en fonction des différents cépages (Merlot, Cabernet sauvignon et Cabernet franc) et parcelles plus ou moins précoces afin d’obtenir le profil-produit recherché. Ceci en accord avec la technicienne viticole de la cave.

J’ai choisi l’Agriculture Biologique, tout d’abord, égoïstement, pour nous protéger, mes salariés, mes voisins et moi, des dangers des produits chimiques. Nous sommes les plus exposés !

Ensuite, je suis persuadé qu’il est maintenant nécessaire de produire en respectant notre environnement et la biodiversité qui nous entoure. Et cela correspond justement à une demande de plus en plus pressante des consommateurs.

Enfin, cette façon de faire comporte de nombreux avantages :
plus d’implication dans la gestion et la vie des sols, et donc, mise en place de semis pour apporter les éléments nécessaires à la vigne, éviter l’érosion des sols, conserver une bio-diversité et recherche de méthodes mécaniques pour limiter l’impact des mauvaises herbes. Utilisation de produits de bio contrôle (qui stimulent les défenses naturelles de la vigne). Travail en fonction de la météo, pour protéger la vigne. Gestion qui dépend de la vigueur de la vigne. (une vigne très productive sera plus sensible aux attaques extérieures).
La conversion en AB m’a permis d’aborder différemment mon métier ! Et c’est heureux !

Texte par Thierry Comin


EARL
4 Le Bourg – 33790 Soussac
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